07/01/2015, 12 personnes sont assassinées à la rédaction de CHARLIE Hebdo, dont Charb, Wolinski, Cabu …
Vivants, ils étaient notre poil à gratter, le caillou dans la chaussure, il nous gêne mais nous permet de garder les yeux bien ouverts !!
Tués par l’obscurantisme, ils sont des martyrs de la Liberté !!
Deuil national, glas à Notre-Dame, hommage de la Reine d'Angleterre … Ils auraient trouvé ça drôle. Pour nous, c’est juste essentiel !!
Ils n’auraient sans doute jamais rêvé plus belle contribution et plus bel hommage à leurs idées !!
Chaque griffe du collier de Rahan lui rappelle en permanence les valeurs de Crâo :
La griffe du Courage
La griffe de la Loyauté
La griffe de la Générosité
La griffe de la Ténacité
La griffe de la Sagesse
Nous n'avons pas de collier, n'oublions pas nos valeurs.
L'assassinat n'est pas une valeur de civilisation.
Chantal et André Chéret ainsi que Jean-François Lécureux se joignent à Rahan.org pour affirmer :
nous ne les oublierons jamais…!
Les valeurs de Rahan :
un repère contre l'obscurantisme
La méthode de Rahan : Ecouter, Expliquer, Convaincre
et quand cela ne suffit pas ... recommencer !
L'article ci-dessous est sur le site de Rahan depuis 1999 avec l'autorisation de la rédaction de Charlie Hebdo (en illustration Rahan vu par Charb.):
CHARLIE
HEBDO n°370 du Mercredi 21 Juillet 1999
Rubrique
: La science amusante
Titre : SCIENCE ET BANDE DESSINEE
Sous-titre
: Les bandes dessinées qui parlent le mieux
de science
ne sont pas celles que l'on croit ...
La
bande dessinée présente rarement la science de manière
sereine. La BD oscille entre le scientisme naïf des années
1950 et le catastrophisme des ravages de la technoscience à
partir des années 1970. Sans parler des clichés antiscience
tenaces, celui du savant fou qui se sert de sa science pour soumettre
le monde, celui du professeur Tournesol pareillement coupé du monde. Mais ces BD parlent-elles vraiment
de la science ? En fait, rarement. Pour nous en rendre compte, prenons
les quatre principales acceptions du mot science telles qu'elles
ont été distinguées par Alan Sokal et Jean Bricmont (note l).La science,c'est d'abord :
1.La démarche
rationnelle de la découverte du monde et ses méthodes.
2. Mais
on entend aussi parler de " science " comme un ensemble
de résultats à un moment donné. Par exemple,
on parle de la " science chinoise " d'il y a deux mille
ans.
3.Comme
institution.II est alors question d'une société de chercheurs
avec ses pratiques démocratiques (mais aussi ses petites bassesses)
et des relations qu'entretiennent les chercheurs avec le reste de
la société.
Enfin
:
4. Il est question de " science " au sens de ses applications
dans la société et la vie quotidienne. C'est la technoscience,
Bien entendu, il est injuste de rejeter la science au sens premier
parce que la science au sens 4 produit des armes bactériologiques
et des déchets nucléaires.Ces applications n'ont rien
à voir avec la science selon le premier sens, car ont prédominé
des facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels auxquels
la science est étrangère.
Charpak
n'a même pas lu Rahan !
Dans la
BD, il n'est jamais vraiment question de la démarche rationnelle
de la découverte du monde. Il est surtout question d'une image
de la science aux sens 3 et 4. Les esprits ainsi nourris de savants
fous, de désastreuses manipulations génétiques
et de catastrophes nucléaires pourraient bien rejeter toute
la science, y compris ce qu'elle a de meilleur,son sens premier. Deux
auteurs français de BD ont cependant une attitude différente. Enki Bilal nous avait habitués
à un certain pessimisme ( La Foire aux immortels). Dans Le
Sommeil du monstre, c'est à présent l'ohscurantisme
que Bilal montre comme menaçant.
L'Obscurantis Order y est " un mouvement monothéiste
radical créé par des groupes dissidents intégristes
issus de courants, sectaire, des trois principales religions monothéistes ".Cet ordre combat la pensée, la science et la culture,
et veut tout faire péter. Chez Bilal,
pas d'amalgame : tout en dénonçant depuis des années
les possibles horreurs des technosciences (sens 4), il sait montrer
comme dangereux ceux qui rejettent toute connaissance rationnelle
du monde.
Enfin,
contrairement à toute attente,la BD qui cause le mieux de science
(sans la nommer) a pour théâtre le monde préhistorique
: c' est Rahan, créé par
le tandem André Chéret-Roger Lécureux (note 2). Rahan ne prie jamais : il est pragmatique et ne compte que sur les ressources
de l'Homme. Dès que Rahan-le-vagabond arrive dans une tribu, il se heurte à l'autorité du
sorcier. Le sorcier nourrit ses frères de superstitions par
lesquelles il maintient son pouvoir. Rahan fait les expériences " scientifiques " qui réfutent
les supercheries du sorcier. Vous pensez bien que le sorcier n'apprécie
pas. Par ses expériences, Rahan nous montre la science au sens premier (ce qui est très rare)
et favorise chez le jeune lecteur une tournure d'esprit critique et
expérimentale. Lorsque Chéret
et Lécureux parlent de la science sur le quatrième
mode, ils font le tri et pratiquent la " science avec conscience ".
Par exemple,lorsque Rahan découvre
par hasard les explosifs, il détruit tout ce qu'il a trouvé
pour éviter que les hommes ne s'en servent contre leurs semblables.
Dans un océan de crétineries superstitieuses ou incapables
de montrer la science autrement que comme outil de pouvoir, Rahan est le seul à montrer l'esprit scientifique comme facteur d'émancipation
de l'Homme... contre le pouvoir des sorciers!
GUILLAUME
LECOINTRE
1 : lmpostures
intellectuelle deuxième édition,
au Livre de poche.
CHARLIE
HEBDO n°370 du Mercredi 21 Juillet 1999
La
bande dessinée présente rarement la science de manière
sereine. La BD oscille entre le scientisme naïf des années
1950 et le catastrophisme des ravages de la technoscience à
partir des années 1970. Sans parler des clichés antiscience
tenaces, celui du savant fou qui se sert de sa science pour soumettre
le monde, celui du professeur Tournesol pareillement coupé du monde. Mais ces BD parlent-elles vraiment
de la science ? En fait, rarement. Pour nous en rendre compte, prenons
les quatre principales acceptions du mot science telles qu'elles
ont été distinguées par Alan Sokal et Jean Bricmont (note l).La science,c'est d'abord : 
