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Dinosaures
sur le divan :
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Psychanalyse
de Jurassic park |
Auteur : Pascal Hachet
Ce livre trouve sa place naturellement dans cette rubrique, non pas parce que l'auteur est un fan de Rahan, mais grâce aux 6 pages du premier chapitre consacrées à Rahan. Je vous propose pour débuter un résumé du livre puis une interview de Pascal Hachet.
Le résumé :
Dans ce
troisième livre, Pascal Hachet, psychologue né en 1962, traque les
ressorts psychologiques de l'attachement des petits et des grands
aux dinosaures, en prenant pour exemples deux films au succès planétaire
de Steven Spielberg : "Jurassic Park" et "Le Monde perdu".
Il décèle dans ces oeuvres plusieurs énigmes : pourquoi le richissime
fondateur du parc jurassique pratique t-il une "science sans conscience"
? Pourquoi le paléontologue Grant déteste t-il les enfants, avant
de changer radicalement d'opinion ? Et dans "Le monde perdu", pourquoi
les personnages du premier film ont-ils disparu, à l'exception du
mathématicien ès catastrophes Ian Malcolm ? Pourquoi cette seconde
aventure ne se passe t-elle pas dans le parc jurassique, dont la reconquête
n'est pas entreprise ?
P. Hachet estime que ces bizarreries narratives sont aux fondements
de l'impact émotionnel intense que ces deux films ont eu sur leurs
spectateurs.
Le
premier chapitre situe la "dinomania" impulsée par "Jurassic Park"
parmi les engouements que les dinosaures ont suscités depuis un siècle
et demi :
les grandes expositions du XIXème siècle, la "guerre des os" aux Etats-Unis,
les romans de "mondes perdus" et les bandes dessinées - essentiellement
RAHAN - consacrés à la préhistoire.
Le second chapitre détaille les rencontres entre les animaux et les visiteurs du parc jurassique, et les confronte à divers travaux psychanalytiques. La psychanalyse freudienne a systématiquement référé le monstrueux au refoulement sexuel. Mais depuis l'article de Maria Torok (1968) sur la peur du loup, certaines phobies d'animaux et de monstres reçoivent des réponses complémentaires : la terreur d'un enfant soumis à un secret de famille, dont il perçoit l'existence à travers les émotions agressives, étranges et douloureuses de ses parents ou / et grands-parents ; affects auxquels l'enfant fait lui-même écho pour tenter de les résoudre ! Prenant appui sur ce renouveau interprétatif et détaillant la singularité des dinosaures - en particulier leur anachronisme -, l'auteur montre que les dinosaures figureraient essentiellement nos aïeux, avec ce qu'ils nous léguèrent de meilleur et de pire !
Le troisième chapitre explique que les personnages de "Jurassic Park" illustreraient quelques-unes des stratégies symptomatiques par lesquelles enfants et petits-enfants tentent de s'accomoder de l'influence transgénérationnelle qu'un drame familial occulté exerce sur leur psychisme : l'investigation scientifique forcenée, l'absence de désir d'enfant, l'empathie terrorisée pour la souffrance d'autrui, l'intellectualisme bizarre et la psychopathie auto-destructrice. Les pérégrinations des personnages de Spielberg exprimeraient une mise en travail processuelle et partielle de leurs conflits intérieurs.
Au parc jurassique correspond une "famille jurassique" ! Pour cette raison, le quatrième et le cinquième chapitres envisagent la suite de "Jurassic Park" - "Le Monde perdu" - comme la mise en scène du deuil qu'un individu soumis à l'influence d'un secret de famille doit, après avoir remaillé son appareil psychique, mener pour se détacher de l'image aliénante qu'il s'était faite du ou des détenteurs du secret.
Le sixième et dernier chapitre envisage "Jurassic Park" comme un phénomène mythique et détaille les expériences sociales qui ont pu alimenter l'engouement mondial pour cette fiction de dinosaures artificiellement reconstitués : les squelettes accumulés dans les placards de l'Histoire récente - ainsi les faits de collaboration pendant l'Occupation -, l'allongement spectaculaire de l'espérance de vie - qui a pour effet de multiplier le nombre d'aïeux autour des berceaux - et la violence recrudescente des enfants et des adolescents - qui butent contre les zones d'ombre de leurs ascendants, trop affairés avec leurs drames cachés pour leur offrir une "peau" psychique contenante.
En conclusion, l'auteur propose - à l'instar de Voltaire conseillant jadis à ses contemporains, par la bouche de Candide, de cultiver leur jardin secret - de conseiller aujourd'hui à ceux que nous aimons d'apprivoiser les dinosaures de leur enfance perdue.
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Interview de Pascal Hachet, réalisée par Marc Rioux pour le site de Rahan en septembre 1999 : Rahan chez le Psy
Rahan sur le divan, communication au Museum National d'Histoire Naturelle de Paris
Dinosaure sur le
divan : est un livre destiné au grand public paru en septembre 1998. Il est en vente en ligne sur les sites de VPC |
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Interview de Rahan |
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